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Le blog de Loviso

Le Prophète Muhammad :Sa vie d’après les sources les plus anciennes.(Histoire de l'islam)

7 Février 2011 , Rédigé par Loviso Publié dans #Books-Livres-كتب

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Muhammad : His Life Based on the Earliest Sources (Le Prophète Muhammad : Sa vie d’après les sources les plus anciennes) ; un ouvrage dans lequel, Martin Lings(voir naissance et parcours de l'auteur en bas ) marie la rigueur scientifique à la passion poétique pour rédiger la vie du Prophète Muhammad en se basant sur les sources du VIIIe et du IXe siècles.

Vous pouvez acheter le livre à partir d'ici : http://www.amazon.fr/proph%C3%A8te-Muhammad-Martin-Lings/dp/2020549794

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Martin Lings (1909-2005)[1], également connu sous le nom de Cheikh Abû Bakr Sirâj Ad-Dîn , ancien conservateur des Manuscrits orientaux au British Museum où il avait particulièrement en charge les manuscrits coraniques, a longtemps enseigné au Caire. Il est l’auteur de nombreux ouvrages : « Le livre de la certitude »[2], « Symbole et Archétype »,
« Qu’est-ce que le soufisme », « Un Saint soufi du XX°siècle », « Croyances anciennes et superstitions modernes », « la onzième heure », « Splendours of Qur’an calligraphy and illumination », « Sufi Poems : A Medieval Anthology » et « le Prophète Muhammad ». C’est de ce dernier livre – qui sans conteste a connu le plus grand succès dans le monde musulman
– dont nous allons rendre brièvement compte dans les passages suivants. Nombreux sont ceux dont la vie a été transformée et dont la foi s’est éveillée à la lecture de ce livre. Cet imposant ouvrage a reçu de nombreux prix internationaux et fut l’objet de plusieurs traductions dans diverses langues : Arabe, Français, Italien, Espagnol, Turque, Hollandais, Bosniaque et Tamil.
D’autres traductions sont en cours de préparation en Allemand, Ourdou, Sindhi, Malais et cinghalais.

Pour connaître la vie de Muhammad, l'historien dispose de sources anciennes : c'est d'abord le Sirât Rasûl Allâh, où Ibn Ishâq a réuni les traditions biographiques orales et dont il nous reste une version du IXe siècle. De la même époque nous sont parvenues la chronique des Campagnes du Prophète par Wâqidi, et la collection des Hadith par Bukhârî. Ces sources, et quelques autres,  Martin Lings y a puisé pendant cinq longues années, pour nous livrer cette belle Vie du Prophète. Il nous conte dans un langage à la fois emprunt de beauté et de sobriété, la naissance du Prophète et les divers évènements qui jalonnèrent ses soixante-deux années d’existence, une existence tissée de sainteté, de combativité et de magnanimité.
Le style employé par l’auteur fait dire à Hamid Dabashi (historien et critique littéraire) : « En lisant la biographie du Prophète écrite par Lings, on ressent une alchimie dans le style narratif qui allie à merveille rigueur scientifique et douceur poétique. Marin Lings est un ‘‘savant-poète’’... » De même, Asma Afsaruddin (professeur à l’université Notre-Dame,Indiana) souligne : « Il faut reconnaître qu’il est difficile d’allier à la fois le don pour la narration et la rigueur scientifique, mais on peut dire que Martin Lings a réalisé cette rare combinaison... »
Au sujet de la langue employée, Jean-Louis Michon (traducteur de la version française) fait la remarque suivante : « [...] Lings excellant dans la sobriété, la précision terminologique, et n’hésitant pas à conserver en anglais le langage allusif, concis et parfois répétitif qui est celui de l’arabe coranique et classique. »
Cette biographie, qui se distingue notamment par l’absence de préjugés modernistes et anti-traditionnels, travers dont la plupart des biographies occidentales ne sont pas exemptes[3], nous plonge dans le climat de l’Arabie du 7ème siècle de notre ère et dans la majestueusecompagnie du Prophète – une compagnie dont de nombreux passages évoquent le privilège :
« A peine les pèlerins étaient-ils rentrés chez eux avec ces nouvelles que Hâritha se mit en route pour la Mecque avec son frère Ka’b. Ayant été trouver Muhammad, ils le prièrent de leur laisser racheter Zayd, quel que soit le prix demandé. Le Prophète appela alors Zayd et lui demanda s’il connaît les deux hommes. « Celui-ci est mon père, dit le jeune homme, et
celui-là mon oncle. – Moi tu me connais, dit Muhammad, et tu as éprouvé ce qu’est ma compagnie ; choisis donc entre eux et moi. » Il répondit : « Je ne saurais donner à nul homme la préférence sur toi. Tu es pour moi comme mon père et ma mère [...], j’ai vu, venant de cet homme, des choses telles que jamais je ne pourrai choisir quiconque au- dessus de lui. » » (p.50)
« Par sa présence même, il témoignait de cette ascension, communiquant autour de lui quelque chose de la joie du Paradis. Au contact de sa main, cette joie devenait même tangible : tandis que d’autres étaient accablés par la chaleur, cette main restait « plus fraîche que la neige et plus parfumée que le musc ». D’apparence, il était sans âge, comme un être immortel. Ses yeux n’avaient rien perdu de leur éclat, ses cheveux et sa barbe noirs avaient conservé le lustre de la jeunesse et, à voir la sveltesse de son corps, on ne lui aurait donné que la moitié des cinquante-trois années qui s’étaient écoulées depuis l’Année de l’Eléphant. » (p.160)
« La Révélation avait dit au Prophète : Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur la terre, tu n’aurais pas pu unir leurs coeurs. Mais Dieu a uni leurs coeurs.[4] La présence du Prophète n’en était pas moins un des grands moyens de réaliser cette union. Providentiellement, cette présence avait reçu une force d’attraction si puissante qu’au homme normalement doué de
bonne volonté ne pouvait y résister. « Aucun d’entre vous n’a la foi tant que je ne lui suis pas plus cher que son fils et que son père, et que tous les hommes ensemble [5] » : par cette parole, le prophète traduisait moins une condition qu’il ne confirmait le bien-fondé d’un amour que ses Compagnons lui avaient déjà donné et qu’exprimait fréquemment l’exclamation :
« Puissent mon père et ma mère être ta rançon ! » (p. 250)
« Lorsque Hanzalah arriva en présence du Prophète, celui-ci vit la tristesse qui se peignait sur son visage et lui demanda ce qui le troublait. Il répondit : « Hanzalah est un hypocrite,Envoyé de Dieu ! – Comment cela ? demanda le Prophète. – « O Envoyé de Dieu, lorsque nous sommes avec toi et que tu nous entretiens de l’Enfer et du Paradis, c’est comme si nous
les voyions de nos propre yeux. Mais dès que nous sommes loin de ta présence, nous ne pensons plus qu’à nos épouses, à nos enfants et à nos biens, oubliant presque tout le reste. »
Dans sa réponse le Prophète donna à entendre que l’idéal est de chercher à perpétuer la conscience des réalités spirituelles sans cependant modifier la teneur de la vie quotidienne : « Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, dit-il, si vous demeuriez toujours tels que vous êtes en ma présence, ou tels que vous êtes lorsque vous vous remémorez Dieu, les Anges
viendraient vous prendre par la main, que vous soyez couchés dans vos lits ou en chemin. Mais, Hanzalah, chaque chose en son temps ! » et il répéta ces derniers mots trois fois[6]. » (p.253)
Cette biographie nous livre une présentation détaillée de ce que fut la personnalité de Muhammad, homme de contemplation et d’action, à la fois Messager divin et père de famille, chef guerrier et homme d’état, ascète et époux, berger et marchand. La profusion des détails et des évènements que comporte cet ouvrage, risque de nous faire perdre de vue le fil conducteur de ses actions, un fil qui est sans cesse guidé par la Main divine. Pour saisir la vraie nature du Prophète, il importe donc d’être réceptif aux signes – que l’auteur ne manque pas de mettre en évidence – qui sont autant de sources d’édification et de méditation pour la vie du croyant. Ainsi après avoir subi les mauvais traitements, insultes et autres persécutions
de la part des Quraysh, « le Prophète décida de demander de l’aide à la tribu de Thaqîf, décision qui montre à quel point la situation était devenue grave à la Mecque. » Après une entrevue avec les chefs de cette tribu, ces derniers, en plus d’avoir répondus négativement aux injonctions de Muhammad, « ameutèrent une véritable horde de poursuivants » qui l’assaillirent de cris, d’insultes, allant même jusqu’à le lapider. Peu de temps après ces durs épreuves, il regagna le chemin de la Mecque. « Tandis qu’il s’y trouvait il ressentit le besoin de dormir et s’étendit dans le Hijr. « Tandis que je dormais dans le Hijr, raconte-t-il, Gabriel vint à moi et me poussa du pied ; sur quoi je me redressai sur mon séant mais, ne voyant rien,
je me recouchai. Il vint une deuxième fois, puis une troisième et me prit par le bras. Je me levai et me tins à son côté jusqu’à ce qu’il me conduise à la porte de la Mosquée...Le Prophète relate ensuite comment il enfourcha Burâq, et comment, avec l’Archange à son côté qui montrait le chemin, ils filèrent en direction du nord, dépassèrent Yathrib et Khaybar et
parvinrent enfin à Jérusalem. Là, un groupe de prophètes – Abraham, Moïse, Jésus et d’autres – se porta à leur rencontre...Ensuite deux vaisseaux lui furent présentés, dont l’un contenait du vin et l’autre du lait. Il prit le vaisseau de lait et bu, laissant intact le vaisseau de vin. Gabriel lui dit : « Tu as été guidé sur la voie primordiale, et sur cette voie tu as guidé ton
peuple, ô Muhammad ; et le vin vous est interdit. » Puis comme cela s’était produit pour d’autres avant lui, pour Hénoch, Elie, Jésus et Marie, Muhammad fut élevé hors de ce monde vers le Ciel...Le sommet de l’ascension était marqué par le Lotus de la limite. C’est ainsi que le Coran désigne ce point extrême, et il est dit dans un des commentaires les plus anciens,fondé sur les paroles du Prophète : « Le Lotus est enraciné dans le Trône, et il marque le terme de la connaissance de tout connaissant, qu’il soit Archange ou prophète-envoyé...Puis, selon les termes mêmes de la Révélation : Lorsque le Lotus fut enveloppé par ce qui enveloppe, son regard ne dévia pas ni ne se fixa ailleurs. En vérité, il a pu contempler le plus grand des signes de son Seigneur[7]. Selon le commentaire, la Lumière divine descendit sur le Lotus et le recouvrit, avec tout ce qui se trouvait autour, et l’oeil du Prophète la contempla sans sourciller et sans s’en détourner.[8] Telle fut la réponse, ou l’une des réponses, à la supplique (formulée a Ta’if) implicitement contenue dans les paroles du Prophète : Je prends refuge dans la lumière de Ta Face. » (p.125)

Cette biographie du Fondateur de l’islam a donc l’immense mérite, outre de nombreux détails inédits et l’impression d’harmonie qui s’en dégage, d’établir un contact avec celui qui représente pour des millions d’âmes le prototype et le modèle de toutes les vertus et perfections. A ce sujet, le Coran affirme : « Il y a, en vérité, dans l’Envoyé de Dieu un excellent modèle pour celui qui désire Dieu ainsi que l’Au-delà, et qui invoque Dieu abondamment. » (Coran : 33, 21).
Interrogé sur le passage du livre qui met le plus en évidence le caractère du Prophète, Martin Lings répondit par celui-ci :
« Lorsque ces récriminations eurent gagné en intensité, Sa’d ibn Ubâdah alla trouver le Prophète et lui raconta ce qui se passait dans les esprits et ce qui circulait sur les langues.
« Et toi-même, qu’en penses-tu, ô Sa’d ? Lui demanda le Prophète. – O Envoyé de Dieu, répondit-il, je suis comme eux. Nous voulons savoir d’où cela vient. » Le Prophète lui dit alors de rassembler tous les Auxiliaires dans un des enclos qui avaient servi à garder les captifs et, avec la permission de Sa’d, quelques Emigrants vinrent se joindre à eux. Le Prophète s’avança vers eux et, ayant rendu louange et grâce à Dieu, il leur parla en ces termes : « Auxiliaires, j’ai entendu dire qu’il y a dans vos âmes un profond ressentiment contre moi. Ne vous ai-je pas trouvés égarés, et Dieu vous a guidés ; pauvres, et Dieu vous a enrichis ; ennemis l’un de l’autre, et Dieu a réconcilié vos coeurs ? – Oui, certes, répondirentils.
Dieu et son Envoyé sont généreux et bienfaisants. – N’allez-vous pas me répliquer ? S’enquit le Prophète. – Comment te répliquerions-nous ? Demandèrent-ils assez perplexes. – Si vous vouliez, continua-t-il, vous pourriez me dire en toute véracité, au point que l’on vous croirait : « Tu es venu à nous sans crédit et nous t’avons accordé crédit, abandonné et nous t’avons aidé, hors la loi et nous t’avons accepté, découragé et nous t’avons réconforté. » O Auxiliaires, vos âmes sont-elles agitées à la pensée des choses de ce monde par lesquelles j’ai rallié le coeur de certains hommes afin qu’ils se soumettent à Dieu, alors que vous-mêmes je vous ai confiés à votre islam ? Ne vous suffit-il donc pas, ô Auxiliaires, alors que ces gens
emportent avec eux moutons et chameaux, d’emmener avec vous dans vos foyers l’Envoyé de Dieu ? Si tous les hommes sauf les Auxiliaires prenaient un chemin et que les Auxiliaires en prenaient un autre, je prendrais le chemin des Auxiliaires. Que Dieu fasse Miséricorde aux Auxiliaires, à leurs fils et aux fils de leurs fils ! » Tous pleurèrent jusqu’à ce que leurs barbes
fussent mouillées de larmes et ils s’écrièrent d’une seule voix : « Il nous suffit d’avoir l’Envoyé de Dieu comma part et comme lot ! ». » (p.372)
Enfin Martin Lings termine son ouvrage par la phrase suivante :
« Ayant délivré son message en ce monde, il était allé l’accomplir dans l’Au-delà où il continuerait à être, pour sa communauté présente et future, mais sans les limitations de la vie terrestre, la Clé de la Miséricorde, la Clé du Paradis, l’Esprit de Vérité, le Bonheur de Dieu.
En vérité, Dieu et ses Anges prient sur le Prophète. O vous qui croyez, appelez sur lui les prières et les salutations de Paix

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Naissance et parcours du Sheikh martin Lings

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Le Sheikh Martin Lings naquit le 24 janvier 1909 en Grande-Bretagne, dans le Lancashire, au sein d’une famille protestante. Il passa son enfance dans son pays natal qu’il quittait de temps à autre pour visiter une partie de sa famille installée aux Etats-Unis. Il fit son éducation primaire et secondaire au Clifton College, une des écoles anglaises les plus réputées, avant de rejoindre l’Université d’Oxford pour étudier le latin et le grec ancien au Magdalen College, l’une des plus anciennes facultés parmi la quarantaine qui constituent la prestigieuse Université.

Après une année d’études au département de Lettres classiques, Martin Lings changea de domaine de spécialisation pour se retrouver, avec son ami Adrian Paterson, dans le département de Lettres anglaises. Clive Staples Lewis, qui était professeur de lettres, avait découvert chez le jeune étudiant un don pour l’écriture et l’avait vivement encouragé à se tourner vers la littérature.

Pour Lings, Lewis devint progressivement, plus qu’un professeur, un ami intime. Ce dernier lui fit connaître les idées de Boethius, développées également par Al-Ghazâlî, sur les limites de la raison. Selon les deux philosophes, bien que cette dernière constitue un moyen incontournable d’acquisition du savoir, son pouvoir demeure limité quant à la perception de la réalité des choses. C’est plutôt à travers "l’intellect" qui reconnait l’existence de réalités métaphysiques que cette perception devient possible.

Ces idées imprégnèrent Martin Lings et développèrent chez lui la conviction que, derrière les apparences, de nombreuses réalités lui demeuraient cachées.

En 1932, Martin Lings obtint son baccalauréat ès Arts en littérature anglaise. Tout au long de son cursus, il montra un attachement particulier aux œuvres de Shakespeare, Milton, Keats et Shelley. De 1935 à 1939, il occupa un poste de conférencier à l’Université de Kaunas en Lituanie où il donna des cours d’anglais. Son ami Paterson occupait quant à lui un poste similaire en Chine.

Ce fut notamment durant cette période que Lings découvrit les écrits du philosophe français René Guénon - alias `Abd Al-Wâhid Yahya - portant sur le cheminement vers la Vérité, écrits qu’il lut avidement sans savoir que Guénon avait embrassé la religion musulmane.

Ressentant depuis de longues années un vide spirituel qu’il voulait à tout prix combler, Martin Lings projeta de se lancer en compagnie de deux amis dans un voyage en Inde à la découverte de l’hindouisme et à la recherche d’un maître hindou. Cependant, tombé gravement malade, Martin Lings ne put accomplir le voyage. Il pénétra alors dans une phase de méditation pendant laquelle il ne cessait de répéter l’Ave Maria et de supplier le Seigneur de le guider vers un maître qui l’accepterait et qui l’aiderait à cheminer vers Lui.

Martin Lings racontait que, durant cette période, bien qu’il n’avait guère pensé devenir un jour musulman, il se sentait attiré par l’intellectuel suisse Frithjof Schuon qui avait embrassé l’islam et se faisait désormais appeler `Isâ Nûr Ad-Dîn. En 1938, Lings se rendit à Bâle pour rencontrer Schuon. Découvrant dans ce musulman converti un potentiel maître spirituel, il embrassa l’islam, une semaine avant son vingt-neuvième anniversaire et prit le nom de Abû Bakr Sirâj Ad-Dîn. Adrian Paterson, l’ami de jeunesse de Lings, se convertit lui aussi à l’Islam, peu de temps plus tard, après une rencontre avec `Isâ Nûr Ad-Dîn et reçut le nom de Husayn Nûr Ad-Dîn. Paterson choisit alors de s’installer au Caire, là où habitait René Guénon, et il se mit à enseigner la littérature anglaise à l’Université du Caire.

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En 1939, Martin Lings effectua une visite chez son ami dans la capitale égyptienne. Mais au moment où il voulut repartir en Lituanie, il fut pris de court par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et n’eut d’autre choix que de rester en Orient, mettant à profit cette situation pour mieux découvrir les écrits et la pensée de Guénon.

En 1944, Martin Lings épousa Lesley Smalley qui embrassa à son tour l’Islam et reçut le nom de Râbi`ah. Ils donnaient tous deux l’exemple d’un couple uni par les valeurs spirituelles les plus raffinées.

Sheikh Lings resta en Egypte où il enseigna jusqu’en 1952 les œuvres de Shakespeare aux étudiants égyptiens de l’Université du Caire. Mais le déclenchement de la Révolution égyptienne de 1952 et l’escalade de la violence contre les Anglais forcèrent Lings à rentrer à Londres.

De retour en Angleterre, Abû Bakr Sirâj Ad-Dîn poursuivit ses études à l’Ecole des Etudes Orientales et Africaines (School of Oriental and African Studies) où il obtint sa licence d’arabe avant d’obtenir un doctorat en 1959. Sa thèse, portant sur le soufi Sheikh Al-`Alawî de Mostaganem, fut publiée en 1961 dans un ouvrage intitulé A Sufi Saint of the Twentieth Century : Shaikh Ahmad al-Alawi (Un Saint soufi du XXe siècle, le cheikh Ahmad al-`Alawi). Ce fut son deuxième livre ; son premier ouvrage fut publié en 1952 en arabe sous le titre de Kitâb Al-Yaqîn, Al-Madhhab As-Sûfî fî Al-Îmân wal-Kashf wal-`Irfân (Le Livre de la Certitude : la Doctrine soufie sur la foi, la sagesse et la gnose).

Sheikh Lings devint ensuite conservateur des manuscrits orientaux au British Museum jusqu’en 1973, avant de travailler à la British Library. Au cours de cette période, il compila son savoir sur la calligraphie islamique dans son chef-d’œuvre majeur intitulé The Quranic Art of Calligraphy and Illumination (L’Art coranique de la calligraphie et de l’illumination) (1976).

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Notes:

1 Il existe une biographie détaillée, écrite par le mufti d’Egypte, Cheikh Ali Jumua disponible sous le titre :
« Hommage au Cheikh Abý Bakr (Martin Lings) » sur le site www.tasnim.fr .
2 Traduction française à paraître prochainement aux Editions Tasnîm.

3 A ce sujet, Frithjof Schuon fait la remarque suivante : « Car les biographes profanes du Prophète, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, cherchent toujours à « excuser » le héros, les premiers dans un sens « laïc » et antichrétien, et les seconds, dans le meilleur des cas, avec une sorte de condescendance psychologiste. » (Comprendre l’islam, note. p 104)
4 Coran : 8, 63.
5 Muslim. I, 16

6 Muslim XLIX, 2
7 Sourate 53 ; versets 16-18
8 Commentaire de Ibn Jarir Tabari

Sources :

http://www.tasnim.fr/Articles/Le%20Proph%C3%A8te%20Muhammad.pdf

http://www.islamophile.org/spip/Sheikh-Martin-Lings.html

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